Une fiche de préparation prototypique indique à l’enseignant la démarche à entreprendre selon un phasage précis dans lequel l’enseignant inscrit sa leçon projetée. Il est libre du choix de l’objet de savoir à enseigner, seul compte pour l’expérimentation la démarche employée.
1/ la démarche d’analyse de pratique de la langue (protocole 1)
✓Décrire les faits phrastiques ou textuels = décrire une ou plusieurs phrases ou un texte ou plusieurs textes…
✓ Problématiser les faits phrastiques ou textuels, hypothèses explicatives, hypothèses élucidantes = problématiser les descriptions obtenues : comparer les phrases/textes ; les manipuler ; …
✓Analyser à partir d'une construction hypothétique = analyser les textes ou les phrases à partir d’un point de vue comme hypothèse de compréhension de son fonctionnement, possibilité d’analyse selon l’un ou l’autre des 3 points de vue énoncés par Vargas : analyse sémantique, analyse énonciative, analyse morphosyntaxique. Voire à partir des trois.
✓Construire une théorie, théoriser : sens donné aux faits phrastiques ou textuels, modélisation, règles grammaticales construites / déduites (passage du descriptif linguistique au normatif grammatical) = théoriser l’analyse obtenue comme élément de fonctionnement de la langue
✓Réinvestir pour augmenter son pouvoir d'agir = augmenter son pouvoir d’agir en production comme en réception, réinvestissements dans l’écriture et le discours des règles de fonctionnement de la langue ; projet final. Réinvestissements dans une production individuelle/collective, production de son « chef d’œuvre », …
Ce processus n'est pas forcément linéaire, des phases peuvent se renouveler ou s'inverser. La phase d'analyse peut être entrecoupée de retour à la description. Des éléments de description peuvent être à nouveau intégrés après la phase de problématisation. La démarche pédagogique est spiralaire, avec des tâtonnements, des allers-retours vers du déjà appris, du déjà manipulé…
2/ Le cahier/journal des apprentissages. À la suite de cette première expérimentation avec cette démarche d’analyse, les élèves seront invités dans un second temps (protocole 2) à rédiger leur cahier/journal de leur apprentissage grammatical consistant à répondre en quelques lignes, à quelques questions à la manière d’un débriefing sur le vécu scolaire. Nous faisons l’hypothèse que les élèves doivent prendre conscience de leur apprentissage, que c’est une étape nécessaire dans la construction d’un savoir.
Ainsi les élèves synthétisent ce qui vient d’être fait, ce qu’ils ont retenu et compris. Les questions à poser auxquelles les élèves devront répondre sont les suivantes :
- Qu’avez-vous fait ? (Carte de réalisation)
- Comment avez-vous fait ? Quelles procédures avez-vous employées ? Quelles facilités ou points d’appui ? Quelles difficultés, quelles limites avez-vous rencontrées ? (Carte procédurale)
- Qu’avez-vous ressenti ? Qu’avez-vous aimé faire ? (Carte sensible)
- Qu’avez-vous retenu ? (Carte mnésique)
- Qu’avez-vous compris ? (Carte de compréhension)
- Qu’en pensez-vous ? (Carte critique)
- À quoi peut vous servir ce que vous avez fait ? (Carte pragmatique)
- À quoi pouvez-vous relié ce qui a été fait/retenu/compris ? (Carte heuristique)
La notion de cartes évoquée entre parenthèse forme une catégorisation possible des rendus des élèves (cahier/journal des apprentissages).
Après l’expérimentation, un atelier d’analyse de « pratique » permettra de revenir sur le travail vécu, de questionner la démarche, de l’améliorer.
Ce qu’il vous sera demandé si vous acceptez de participer à cette recherche :
1-Remplir une fiche de préparation de la séance d’analyse de pratique de la langue selon les indications fournies (plusieurs séances peuvent être nécessaires pour familiariser les élèves à la démarche, elles ne seront pour autant pas toutes filmées)
2- Récupérer les cahiers/journaux d’apprentissages des élèves pour constituer un corpus à étudier
3-Ouvrir la porte de sa classe pour 45 à 60 minutes pour une observation filmée de la séquence
4-Co-analyser la présentation filmée de la pratique de classe (selon la méthode du choix des moments critiques), autoconfrontation simple et/ou croisée (avec le regard de collègues participant à la même expérimentation) au film de son action. C’est un « détour réflexif » propre aux pratiques d’analyse du travail en psychologie du travail et didactique professionnelle susceptible d’accroître ses compétences.
Cette recherche formation forme un temps de formation et de recherche entre collègues quel que soit le statut et l’expertise, hors de tout cadre évaluatif. Le principe est d’expérimenter et d’analyser l’expérimentation et la manière pour l’enseignant de se l’approprier.
Les résultats obtenus seront partagés entre les participants, un site internet collaboratif sera ouvert. Selon les souhaits des participants, il est possible de travailler en groupe sur une formalisation, un accompagnement, un temps de formation plus important, selon le principe d’apprendre des « situations de travail », d’apprendre de son activité de classe, au moyen d’une distanciation prise sur son « agir » en classe.